Carlos Vera Ortiz 1953-2002
Carlos Vera Ortiz
Brazil, 23 December 1953 - France, 12 March 2002


Carlos Vera Ortiz
Brazil, December 23, 1953 - France, March 12, 2002



FRANCOIS PUJADE'S HOMAGE TO CAI


CAI - Mardi 19 mars 2002 - Sainte-Adresse -

La seule et unique certitude de la vie reside dans son terme : ineluctable.

Il est neanmoins singulier, et c'est un euphemisme, de souffrir du depart tellement premature d'etres exceptionnels et bons quand autant d'individus mediocres et malfaisants nous encombrent si longtemps.

Oui cela est terriblement injuste, mais dit-on, la vie est injuste.

Et bien, meme si en ce jour de desarroi nous serions enclin a la rage faace une telle injustice, notre colere s'eteindra d'elle meme en realisant l'immense chance qui nous a ete donne d'avoir croise, connu, travaille ou vecu avec Cai.

En effet une infime minorite d'hommes et de femmes en ce monde, ont dans leurs existences le privilege de rencontrer un homme de cette qualite au contact duquel, justement la vie vous est plus douce.

Il serait fastidieux d'enumerer les qualites de Cai tant leur liste est longue et de toute maniere vous les connaissez car nous en avons tous ete les beneficiaires.

Rappelons n anmoins, parmi tant d'autres, sa joie et sa soif de vivre, sa generosite naturelle, son sens de l'amitie et de la famille, sa spontaneite, son respect et ses attentions envers les humbles - les demunis - ou les personnes agees, et bien sur aussi son sens de l'humour, sa tolerance, son eclectisme, sons sens artistique et plus globalement son irr sistible charme.

Mais durant ces 7 malheureuses derni res ann es, une qualit a surpass toutes les autres :

Son exceptionnel courage face la maladie qui le rongeait.

Avec Marie, je devrai dire Sainte-Marie , Naldo, la famille de Marie, et d'autres proches en Egypte, Italie ou Angleterre j'ai ete le temoin du calvaire que Cai a endure tout en se battant comme un lion jusqu'au dernier moment : Durant ces 7 ann es, pas une seule fois je ne l'ai entendu se plaindre, ou vu baisser les bras, ou se lamenter sur son pauvre sort.

Au contraire, allant meme jusqu'a cacher sa maladie a ses propres parents vivant en Argentine afin de les preserver, il n'a eu de cesse que de continuer a faire le bien autour de lui, soulager ses proches en difficulte, travailler d'arrache-pied ses affaires et meme monter avec entrain de nouveaux projets professionnels. Ceci tout en continuant a temoigner de son amour a sa femme comme tout couple qui a la vie devant soi, c'est a dire tres affectueusement, mais sans concessions ni mievreries.

Plus egoistement, j'ai honte d'avouer devant vous que durant cette epoque, lorsqu'il m'arrivait d'etre deprime par mes petits problemes personnels et par l'evolution de sa maladie, mes visites chez Marie et Cai m'apportaient la meilleure des therapies : Paradoxalement, je re-sortais de chez eux gonfle a bloc, plein d'energie, epoustoufle de leurs courages et admiratif devant la beaute d'un vrai mariage d'amour :

Cai et Marie, dans leurs nobles souffrances toujours camouflees, nous ont dispense la plus grande lecon d'elevation de l'eme, de courage et de relativite de la vie.


Naldo, trop emu pour le faire, m'a charge de vous lire ces quelques lignes en anglais qu'il a ecrites hier soir :

- They told us that life is full of light and joy

- They told us that rivers of eternal happiness flow endlessly

- They also told us we should rejoice the re-amalgation with the supreme energy

- I have no doubt in my mind, you, as always, will find the best way

- But no matter what they told us, I only know that I'll miss you tremendously

- Lots of Kisses and eternal happiness

"Ciao Mousieu ! "


Pour terminer, et en respectant je crois l'approche philosophique de Cai je voudrai vous lire ces quelques lignes d'un texte de Charles PEGUY :

La mort n'est rien. Je suis simplement pass dans la piece d'a c te.
Je suis moi. Vous tes vous.
Ce que nous etions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donn .
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas de ton diff rent, Ne prenez pas un ton solennel ou triste.
Continuez a rire de ce qui nous faisait rire ensemble .
Priez, souriez, pensez moi.
Que mon nom soit toujours prononc comme il l'a toujours ete, sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre.
La vie signifie ce qu'elle a toujours t . Le fil n'est pas coup .
Pourquoi serais-je hors de votre pens e simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends. Je ne suis pas loin. Juste de l'autre cote du chemin.
Vous voyez, tout est bien.

Charles PEGUY


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